Expérience de formateur… première partie : le contexte
Eh bien on va commencer par le commencement et rattraper un peu le retard, je vous préviens cet article va être long, il n’y a aucune image et vous savez probablement tout de ce que je vais dire, à moins que toi qui me lis là maintenant ne me connaisses pas, et je me permettrai de te demander comment tu as bien pu arriver là, tu as pris à droite dans Google plutôt qu’à gauche ?
Bon, pour ceux qui sont encore là, on ferme les yeux et on revient 4 mois et demi en arrière, vous faisiez quoi vous début mai ?
En ce qui me concerne, j’ai été formateur pour la boîte de conseil pour laquelle je bossais jusqu’à il y a peu. Eh oui, après un peu plus de 2 ans chez eux, il était bien temps de transmettre toute cette masse de connaissances acquises à des “petits jeunes” de 25 ans fraichement diplômés. C’est en effet la politique de la boîte, faire faire les formations par des consultants internes plutôt que par des intervenants extérieurs spécialisés, et je trouve ça pas mal en fait. Non seulement ça a un côté pratique plutôt que purement théorique et l’élève s’identifie à vous en sachant qu’il passera par les mêmes étapes et que ce qu’on peut lui dire pour éviter de se prendre de belles claques est toujours bon à prendre, mais aussi, égoistement, ça a quelques avantages plus terre à terre : pensez vous, payé plein pôt pour dispenser des cours de 9H à 18H, plutôt que de se taper des dossiers de plus en plus inintéressants de 9H à 23H WE compris…
Pour resituer un peu tout de même le contexte, j’ai bossé un peu trop beaucoup durant mes 2 premières années, ce qui m’a valu une bonne reconnaissance et une évolution rapide mais a eu une facheuse contrepartie : un petit craquage en février au début d’une nouvelle mission. J’en était arrivé à ne plus faire strictement que bosser avec la désagréable impression d’être de moins en moins efficace et de me diriger vers un mur en continuant à travailler sans réel intérêt pour ce que je faisais. J’ai donc réagis un peu violemment en prévenant d’un coup que je ne pouvais plus continuer à assurer la mission, et après une courte transition de job, j’ai pris toutes la vacances qu’il me restait (forcément il y en avait pas mal) et je les ai utilisées pour faire le point, en restant à Paris.
Première décision : je ne retournerai pas sur une mission à l’issue de ces vacances, je ne suis pas fait pour ce métier à long terme, même si j’ai beaucoup appris. Ensuite il s’est agit de réorganiser un peu ma vie centrée sur mon boulot, j’ai donc rendu mon appart parisien (880€/mois pour 45m², ça impose déjà d’avoir un boulot avec des revenus corrects…), je me suis mis à dévorer des bouquins, à refaire du sport (ah courir 1H aux buttes chaumont ou au château de Versailles, ça aide à clarifier ses idées), à revoir des gens un peu délaissés, à dormir (eh oui, j’étais un peu crevé), à refaire de la photo (voir mes photos de cette période ici) et à réfléchir un peu sur la suite…
Après ces 3 semaines reposantes, retour au boulot… difficile mais instructif : en effet j’ai appris à dire “non”, ce qui je pense est une étape importante dans la vie professionnelle (un milestone si vous préférez
). Un ami auditeur interne aujourd’hui en congé sabbatique pour écrire un bouquin de science fiction (c’est dire si c’est un sage…) m’a dit il y a quelque temps que dire “non” est essentiel pour avancer professionnellement, et il l’a mis en pratique assez brillamment. Donc j’ai été forcé à m’y mettre aussi car mon retour a été mouvementé : le problème quand on a bien bossé pendant 2 ans, c’est que l’on a plutôt de bonnes évaluations, et que du coup on est attractif pour un responsable de mission. Je me suis donc fait harponner assez rapidement sur des missions, mais je n’avais plus la foi… Au bout de quelques refus, les RH m’ont donc proposé une alternative provisoire : former des nouveau recrutés. J’ai donc accepté.
Je n’étais pas expert du sujet pour lequel j’allais devoir assurer la formation, mais je l’avais moi même suivie 2 ans plus tôt, donc j’étais assez confiant, mais j’ai quand même bossé assez intensément pour la préparer et la dispenser dans des bonnes conditions. L’expérience a globalement été concluante pour moi et pour mes élèves, j’ai pu les aider un peu à éviter quelques pièges et à trouver des missions en rapport avec leurs souhaits, dans la limite de mes possibilités, et je me suis revu 2 ans avant, à leur place… étrange. Ca s’est tellement bien passé que les RH m’ont proposé d’enchaîner sur une nouvelle formation, mais cette fois ci dans le centre près de Chicago, gérant les grosses formations pour la zone Europe-Amériques-Moyen Orient-Afrique (tout sauf Asie et Océanie en somme…). J’ai forcément accepté, en sachant que cela ne serai pas évident : formation reçue 18 mois avant, j’étais un peu “vert” pour ce type de formation en théorie, en plus tout en anglais sans avoir pratiqué depuis longtemps. Mais je raconterai cette expérience fantastique dans mon prochain article.
Incroyable, quelqu’un lit cette ligne finale, moi qui pensais que tout le monde abandonnerait au premier paragraphe…